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Les Ordonnances divines

La réforme du Royaume humain

(al-Tadbîrat al-ilâhiyyah fî islâh al-mamlakat al-insâniyya)

Présentation, traduction et annotation par Wajid Hassini

224 pages, Albouraq, 2022

            Lire un ouvrage d’Ibn ‘Arabî est souvent un peu difficile, mais c’est toujours une grâce. Il nous faut donc tout de suite remercier M. Wajid Hassini de nous offrir une traduction aussi limpide. Les textes d’Ibn ‘Arabî sont difficiles parce qu’ils sont subtils et complexes ; ils sont une grâce parce qu’il s’agit d’ouvrages inspirés. Ce n’est pas dire que c’est Dieu qui écrive, quoique d’une certaine manière c’est bien Dieu qui écrit tout et toujours. Il a créé le Calame divin et il est l’Écrivain suprême. Et les vies de ses créatures ne sont-elles pas les phrases de son récit ? Mais l’inspiration spirituelle est aussi un sujet complexe. Guénon disait, le 4 octobre 1950, que « même celle qui vient directement des mondes supérieurs n’est pas forcément divine pour cela, car il y a là encore une multitude de degrés intermédiaires. »

            La rédaction du présent ouvrage a été provoquée chez Ibn ‘Arabî par la lecture d’un livre attribué à Aristote, Le Secret des secrets, qui contient les derniers conseils du Stagirite à Alexandre le Grand. Prenant l’image du gouvernement monarchique, Ibn ‘Arabî le transpose dans l’ordre spirituel afin que chacun puisse organiser et gouverner son royaume intérieur de la façon la meilleure.

           La présentation de M. Hassini, qui a lu l’œuvre de René  Guénon et qui le cite, ne manque pas d’intérêt. On regrettera néanmoins, puisqu’il en parle, allant jusqu’à citer le contenu de la Table d’Émeraude dans la traduction de Titus Burckhardt, qu’il n’ait pas ajouté en annexe une traduction du dixième et dernier chapitre du livre d’Aristote où il est question de la Pierre Philosophale.

         M. Hassini indique que sa traduction est « basée sur les manuscrits les plus anciens », mais ne fournit malheureusement aucune référence qui permette de les identifier. Il nous semble aussi qu’il serait sans doute préférable de mentionner plus fréquemment entre parenthèses le vocabulaire arabe en transcription. Cela permettrait de mieux savoir à quel terme original correspond le mot français.

        Nous espérons que M. Hassini ne s’arrêtera pas en si bon chemin dans la traduction de l’œuvre d’Ibn ‘Arabî. Pour notre part, nous l’encourageons le plus vivement possible à continuer dans cette voie. Il n’y en a pas de meilleure dans toute la tradition islamique.

S. I. 

citation

Pour citer cet article :

Ibn al-‘Arabî : Les Ordonnances divines, présentation, traduction et annotations par Wajid HassiniCahiers de l’Unité, n° 28, octobre-novembre-décembre, 2022 (en ligne).

 

© Cahiers de l’Unité, 2022

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