Numéro 17
Janvier, février, mars 2020
édition brochée, 218 illustrations et photographies, couleur, papier couché 120 g, format 19x25, 112 p.
44 €
Revue d'études des doctrines et des méthodes traditionnelles
Cahiers de l’Unité
Réponses de Srî Ramana Maharshi à des questions sur
l’enseignement de Srî Aurobindo
Srî Ramana Maharshi
1879 - 1950
Swâmî Madhavtirtha
(1895-1960)
Ce vêdantin du Gujarat fut disciple de Srî Aurobindo de 1924 à 1926. Il rejoignit l’ashram du Maharshi en 1944 et a ensuite relaté son expérience dans un ouvrage.
Dans ce livre, huit personnes qui ont connu Ramana Maharshi racontent comment il a transformé leur vie. David Godman (né en 1953) a compilé les récits en cherchant dans des archives des documents anciens, certains inédits, d’autres traduits en anglais pour la première fois ici. Sa compilation respecte la voix particulière de chacun. Le livre comprend des témoignages de Rangan, Sivaprakasam Pillai, Akhilandamma, Sadhu Natan-ananda, N.R. Krishnamurti Aiyer, Chalam et Souris, et Swami Madhavatirtha.
Swâmî Madhavtirtha : « Srî Aurobindo enseigne que le corps humain n’est pas le corps ultime sur cette terre. Selon lui, il n’est pas possible de réaliser parfaitement le Soi dans un corps humain, car la connaissance du Soi n’y intervient pas de manière naturelle. Par conséquent, le vijñânamaya sharîra [le corps de pure connaissance = le supramental] dans lequel la connaissance du Soi peut opérer naturellement doit être amené sur cette terre. »
Ramana Maharshi : « La connaissance du Soi peut très bien briller dans le corps humain, il n’est nul besoin d’un autre corps. »
Swâmî Madhavtirtha : « Srî Aurobindo enseigne que le vijñânamaya sharîra ne sera pas attaqué par la maladie, ne vieillira pas et ne mourra pas sans le vouloir. »
Ramana Maharshi : « Le corps lui-même est une maladie. Souhaiter un long séjour dans cette maladie n’est pas le but des jñani. De toute façon, il faut renoncer à l’identification avec le corps. De même que la conscience de “Je-suis-le-corps” empêche d’atteindre la connaissance de Soi, de la même manière, celui qui a la conviction qu’il n’est pas le corps sera libéré même s’il ne le désire pas. »
Swâmî Madhavtirtha : « Srî Aurobindo veut apporter la puissance de Dieu dans le corps humain. »
Ramana Maharshi : « Si, après s’être abandonné au divin, on a toujours ce désir, alors l’abandon n’a pas réussi. Si l’on pense : “la puissance supérieure doit descendre, elle doit entrer dans mon corps”, cela ne fera qu’augmenter l’identification avec le corps. À vrai dire, une telle descente n’est pas nécessaire. Après la disparition de l’idée de “Je-suis-le-corps”, l’individu devient la forme de l’Absolu. Dans cet état, il n’y a ni dessus ni dessous, ni devant ni derrière. » [« C’est l’individu qui est dans le “Soi”, et l’être en prend effectivement conscience quand l’“Union” est réalisée ; mais cette prise de conscience implique l’affranchissement des limitations qui constituent l’individualité comme telle, et qui, plus généralement, conditionnent toute manifestation. » R. Guénon, L’Homme et son devenir selon le Vêdânta, ch. III, n. 6.]
Swâmî Madhavtirtha : « Si l’individu devient la forme de l’Absolu, alors qui jouira de la béatitude de l’Absolu ? Pour savourer le bonheur de l’Absolu, il faut s’en séparer légèrement, comme la mouche qui goûte le miel en gardant une certaine distance » [sans s’y noyer].
Ramana Maharshi : « La béatitude de l’Absolu est la béatitude de sa propre nature. Elle n’est pas née, elle n’a pas été créée. Le plaisir qui est créé est certain d’être détruit. Inerte, le miel ne peut pas donner son propre goût. La mouche doit se tenir à une certaine distance pour le goûter. Mais l’Absolu est prise de conscience (awarness) et conscience. Il peut donner sa propre béatitude, mais sa nature ne peut être comprise sans atteindre cet état. »
Swâmî Madhavtirtha : « Srî Aurobindo veut faire descendre sur terre une nouvelle race divine. »
Ramana Maharshi : « Quel que soit ce qui sera atteint dans le futur, ce sera de toute façon impermanent. Efforcez-vous de comprendre correctement ce que vous savez maintenant, ainsi il ne sera pas utile de penser au futur. »
Swâmî Madhavtirtha : « Srî Aurobindo dit que Dieu a créé différents types de mondes et qu’il va encore créer un nouveau monde. »
Ramana Maharshi : « Notre monde actuel lui-même n’est pas réel. Chacun voit un monde imaginaire différent selon son imagination, alors où est la garantie que le nouveau monde sera réel ? Le jîva [la personne individuelle], le monde et Dieu, tout cela constitue...
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juillet-août-sept. 2024