Numéro 17
Janvier, février, mars 2020
édition brochée, 218 illustrations et photographies, couleur, papier couché 120 g, format 19x25, 112 p.
44 €
Revue d'études des doctrines et des méthodes traditionnelles
Cahiers de l’Unité
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2. Cf. Arthur Jeffery, « The Quest for the historical Muhammad », The Moslem World, n° 16, 1926 ; S. J. Shoemaker, « Les vies de Muhammad », Le Coran des historiens, Paris, 2019.
3. Lorsque les faits historiques parviennent à être établis de façon certaine, ce ne sont évidemment pas eux qui sont réducteurs, indigents et biaisés, mais leur interprétation par la mentalité moderne. Ce qui n’a rien de surprenant puisque sa compréhension générale de la réalité est souvent hagarde, primaire et puérile. C’est l’ignorance complète du caractère symbolique de tous les faits historiques, de la part de cette mentalité, qui en est la cause, et en particulier pour ceux qui relèvent de l’« histoire sacrée » où ce caractère est particulièrement net, que ce soit dans le cas de la vie du Prophète, les circonstances de la vie du Christ, celles des prophètes de la tradition hébraïque, etc. Cette nature symbolique n’affecte évidemment en rien la réalité historique des faits, puisque c’est leur dépendance à l’égard des principes qui fonde leur réalité telle qu’elle s’exprime dans le domaine humain. Pour comprendre ce point, il est indispensable de savoir que chaque chose, procédant essentiellement d’un principe métaphysique dont elle tient toute sa réalité, traduit ou exprime ce principe à sa manière et selon son ordre d’existence, de telle sorte que, d’un ordre à l’autre, toutes choses s’enchaînent et se correspondent pour concourir à l’harmonie universelle et totale, qui est, dans la multiplicité de la manifestation, comme un reflet de l’unité principielle elle-même. Tous les faits historiques se conforment nécessairement à cette loi de correspondance. Sans cela toutes choses ne seraient qu’un pur néant (cf. Le Symbolisme de la Croix, Avant-propos).
4. Bien entendu, ces militants sont eux-mêmes les victimes d’une camarilla d’idéologues néo-universalistes, et des communicants de politiciens dévoyés qui assomment régulièrement les populations occidentales avec une propagande intensive. Celle-ci s’inscrit beaucoup plus dans le prolongement des pamphlets du baron d’Holbach que dans la lignée d’un quelconque humanisme. Tous n’étant ainsi, évidemment, que les « idiots utiles » ou les collaborateurs stipendiés de groupes d’intérêts privés (lobby, plur. lobbies), moins visibles, qui ne visent qu’à établir, par tous les moyens, un marché mondial et uniformisé de consommateurs.
5. Les versets ou pseudo-versets de la sourate de « L’Étoile » (an-Najm), dénommés « versets sataniques » en 1850 par l’orientaliste écossais William Muir, ne figurent pas dans le Coran et ne sont pas connus sous cette désignation dans la tradition islamique. Ils se rapportent à des déesses mecquoises, les gharânîq, terme obscur que l’on traduit généralement par « grues », du nom de l’oiseau, désignant trois déesses al-Lât, al-‘Uzza, et al-Manât auxquelles les Mecquois rendaient un culte avant l’Islam (Cf. Julien Wellhausen, Reste arabischen heidentums, pp. 24-45, Berlin, 1897 ; Toufic Fahd, Le Panthéon de l’Arabie centrale à la veille de l’Hégire, Geuthner, 1968). Selon les données traditionnelles, il y avait autour de la Kaaba 360 idoles fixées dans les rochers avec du plomb. Le jour où le Prophète conquit la Mecque, il alla à la Kaaba. Sans toucher les idoles, il pointa chacune d’entre elles et dit : « La Vérité est venue et l’erreur s’est dissipée, car l’erreur est vouée à disparaître. » (Coran, XVII, 81). Chaque fois que le Prophète pointait une idole avec son bâton, elle s’écroulait. On sait que l’« idolâtrie » est une erreur qui consiste à confondre le symbole avec le symbolisé, et à personnifier des attributs divins comme des êtres indépendants alors qu’ils ne sont, et ne peuvent être que des aspects plus ou moins secondaires du Principe suprême et unique. C’est la généralisation de cette incompréhension, liée à l’obscuration spirituelle engendrée par la descente cyclique, qui explique l’apparition des monothéismes. Toute l’histoire de la prétendue mention de ces déesses dans des versets qui auraient été ensuite abrogés, histoire ancienne et citée par différents savants et chroniqueurs musulmans, n’est qu’une forgerie. La réponse que le Cheikh Dabbâgh donne à son disciple qui l’interroge sur cette question est sans appel : les différentes traditions qui évoquent cette question sont pour lui sans fondement (p. 264).
6. Selon Mme Samuela Pagani : « La nature positive du corps signifie également que l’être humain tout entier, esprit, âme et corps, est fait à l’image de Dieu, et donc sacré, même si l’individu n’est pas un saint. Bien sûr, cela s’applique au Prophète qui en est l’archétype, mais en réalité cela correspond à tout être humain, ce qui implique que l’on doit adopter tous les recours disponibles en droit afin d’éviter l’effusion de sang. Ibn ‘Arabî l’affirme dans le chapitre sur Jonas dans les Joyaux sigillaires des Sagesses (Fusûs al-Hikam). Le commentaire de Nâbulusî sur ce passage souligne le fait que la lieutenance de Dieu appartient généralement à tous les êtres humains (khilâfa ‘âmma), et pas seulement à ceux qui exercent une autorité spirituelle intérieure ou un pouvoir extérieur dans ce monde. » (p. 519)
7. Samuel P. Huntington, The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order, 1996, trad. fr. 1997.
8. Selon une parole prophétique, mais nous n’avons pu en vérifier l’authenticité, on aurait interrogé le Prophète sur l’avenir de la communauté islamique. Pour chaque siècle, il formula une remarque, mais parvenu à l’année 1400 de l’Hégire (1979), il aurait gardé le silence, de même pour les siècles suivants.
9. Dans l’ésotérisme islamique, Jésus est le Sceau de la Sainteté universelle et à ce titre, selon les données textuelles de la tradition islamique, « il aura une fonction de clôture universelle du cycle de la Sainteté : lorsque son souffle et celui de ses compagnons seront enlevés de notre monde, il ne restera plus de “saint” sur la terre, c’est-à-dire aucun être humain qui puisse atteindre l’état d’Homme Universel. L’humanité descendra alors vers le degré des bêtes, et c’est sur cette humanité que se lèvera l’Heure. » (Michel Vâlsan, « Extrait de l’Avant-propos des Futûhât », É. T., n° 311, 1953)
10. À l’intérieur du cycle traditionnel, il y a toujours...
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juillet-août-sept. 2024