Cahiers de l’Unité 

Les serviteurs de Dieu

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           Après avoir envisagé le cas de la réalisation du Qâba Qawsayn par le Prophète Muhammad, par les prophètes antérieurs, les saints héritiers et lui-même, en tant que Sceau de la Sainteté muhammadienne, le Cheikh al-Akbar a encore recours à une autre explication, reposant sur le même principe et la même représentation symbolique ;  cette fois-ci, il identifie le diamètre à son interlocuteur direct, qu’il prend à témoin de son expérience personnelle, mais sans en préciser l’identité ni le statut, sinon sous la seule qualification de “serviteur” (1).

        D’une manière générale, cette qualification renvoie à la doctrine de la servitude (2) qui, entendue au sens absolu et universel, est une désignation typiquement muhammadienne de la nature fondamentale de l’être exprimant son état d’indigence envers son Seigneur ou son Principe divin, et qui implique initiatiquement de sa part une attitude d’extinction totale à Son égard. Par là même, comme la Sainteté et la Proximité, c’est une dénomination implicite de la perfection spirituelle, sinon de l’état de l’Identité suprême.

             On pourrait aussi voir ici, dans cette formulation relativement impersonnelle et informelle, sinon d’une certaine manière “anonyme” si l’on peut dire, une autre allusion à la possibilité de cette réalisation initiatique majeure, virtuellement ouverte à tout aspirant qualifié et activement engagé sur la voie, apparaissant en ce sens très proche de l’expression vêdantine universelle de René Guénon.

              Mais en perspective islamique, la qualité de...

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Jean-François Houberdon

(À suivre)

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